Incontestablement la période de la nouvelle année – お正月 [oshōgatsu] – au Japon est celle des festivités les plus fastueuses, période de vacances et de fêtes familiales.
Le premier de l’an que l’on célèbre selon le calendrier occidental (grégorien) depuis 1873 est l’occasion de biens des gestes symboliques. Chaque première fois de l’année – ou peu s’en faut – est le moment d’une prière ou d’un vœu. Au pays de soleil levant, la lueur des premiers rayons de l’astre du jour fait l’objet d’une tradition spécifique : 初日の出 [hatsuhinode – le premier lever de soleil]. Le bord de mer est fort apprécié et bien entendu les lieux élevés, tours, immeubles et montagnes. Au sommet des hautes montagnes, le lever du soleil porte un nom spécifique : ご来光 [goraikō].
1er janvier 2021 : au début du sentier la lune éclaire le chemin entre les arbres
1er janvier 2021 : l’arrivée au 虚空蔵寺 Kokuzōji
C’est donc tout naturellement que je me suis levé suffisamment tôt ce premier janvier afin d’aller observer le lever du jour sur une de mes montagnes préférées : 虚空蔵山 le mont Kokuzō. Cette petite montagne de cinq cent quatre vingt seize mètres (596 m) de haut n’est certainement pas la plus haute des environs, et encore moins du département, cependant elle est pour moi assez symbolique car elle marque la séparation entre la ville de 三田 Sanda (où je réside) et celle de 丹波篠山 Tamba Sasayama.
Parti de la gare de Sanda JR (三田駅) je suis descendu à la gare de Aimoto (藍本駅) et j’ai marché environ deux kilomètres jusqu’au point de départ du sentier de randonnée.
Ensuite cela commence à grimper. Cette la lune éclairait encore bien, mais la lampe frontale était nécessaire, d’autant que la neige de la veille était loin d’avoir entièrement fondu. Au tiers de la montée environ, on arrive au pied d’un escalier qui mène au 虚空蔵寺 Kokuzōji un temple bouddhiste dont la première construction, effectué par le prince 聖徳太子, Shōtoku Taishi, remonterait au VIIème siècle, sous le règne de l’empereur Suiko, … incendié à la fin du XVIème siècle, il a été reconstruit, mais semble plutôt abandonné. Par un chemin à droite du temple, l’ascension continue. D’un bon pas, j’ai mis environ une demi heure pour atteindre le sommet depuis le départ du sentier. Le dénivelé est d’environ 400 mètres, et les pentes sont parfois assez abruptes. Ce n’est cependant pas une montée difficile, je me souviens l’avoir faite avec mon fils lorsqu’il avait trois ans.
1er janvier 2021 : le chemin enneigé vers le sommet
1er janvier 2021 : juste avant le lever du soleil
1er janvier 2021 : les premiers rayons de l’astre du jour… un nouveau jour et une nouvelle année.
Le soleil s’est levé alors que j’étais à une cinquantaine de mètre du sommet. Une fois arrivée en haut il y avait une bonne cinquantaine de personnes de tous âges – et pas forcément habituées aux promenades en montagne –, qui sont redescendues rapidement une fois le soleil apparu. Je suis, pour ma part, resté un peu plus afin de manger un petit morceau et échanger quelques biscuits avec les quelques personnes qui restaient.
Monté depuis la ville de Sanda, je suis redescendu du côté de la ville de Tamba Sasayama, le chemin arrivant non loin de 陶の郷 Sue no sato, le parc d’activité de la céramique traditionnelle, voisin du musée départemental d’art céramique du Hyogo, dans le quartier de Tachikui. La descente est encore plus facile que la montée, facilitée à certains endroits par des marches d’escalier.
1er janvier 2021 : Au sommet… il semblerait que la hauteur de 596 mètres soit contestée, certains ont corrigé à 592 mètres.
1er janvier 2021 : En descendant, le quartier de Tachikui dans la ville de Tamba Sasayama… on reconnait au centre gauche de l’image, le long bâtiment du noborigama historique.