Une visite à Tachikui
Ce dimanche 13 décembre je me suis rendu à Tamba Sasayama pour visiter le quartier (ancien village) de Tachikui.
Plusieurs raisons me poussaient à aller faire un petit tour dans ce quartier de Tamba Sasayama.
Avant tout, pour moi, il y a le musée départemental d’art céramique du Hyogo où travaille ma femme. Deux nouvelles expositions ont commencé le 12 décembre et je tenais particulièrement à les voir. Par ailleurs, il y avait une cuisson de poterie dans le grand noborigama (four montant / grimpant) restauré entre 2014 et 2015.
Deux nouvelles expositions sont actuellement visibles au musée départemental d’art céramique du Hyogo en plus de la salle dédiée aux collections permanentes – qui présente actuellement (depuis le 25 mars 2020 jusqu’au 27 février 2021) la quatrième saison de l’exposition « Le Monde de la céramique de Tamba ».
La première (du 12 décembre 2020 au 21 février 2021) est consacrée aux acquisitions des quinze dernières années concernant la céramique produite dans la préfecture de Hyogo et particulièrement celle produite à Tamba Sasayama, Sanda et Ojiyama.
La seconde (également du 12 décembre 2020 au 21 février 2021) est dédiée à l’artiste UEMATSU Eiji. Intitulée La terre et le feu (土と火 – seule une traduction anglaise est donnée : Soil and Fire) permet de découvrir l’univers de ce sculpteur qui explore les formes simples, naturelles pourrait-on dire, de son matériau de prédilections : la terre.
En outre, dans la petite salle à l’entrée du musée, consacrée à la présentation de la production des fours en activité et gérée par une association locale, une modeste mais très intéressante exposition (du 12 décembre 2020 au 14 mars 2021) présente les liens entre les ateliers du village de Tachikui et le mouvement Mingei.
Ce n’est pas pour rien qu’un musée a été créé dans ce quartier de Tamba Sasayama. En effet, ce site fait parti des hauts lieux de la céramique au Japon.
Un peu d’histoire : à la fin du XIIème (fin de l’ère Heian) et début de l’époque Kamakura (XIIIème et XIVème siécles), la céramique japonaise s’est particulièrement développée. C’est de cette période que date les « six anciens fours » (centres de production de céramique) considérés comme les plus prestigieux du Japon. Ce sont Bizen, dans la préfecture d’Okayama, Shigaraki, dans la préfecture de Shiga, Tokoname et Seto dans la préfecture d’Aichi, Echizen, dans la préfecture de Fukui et enfin ce qui nous importe le plus pour cet article Tamba Tachikui, dans la ville de Tamba Sasayama dans la préfecture de Hyogo.
Actuellement une soixantaine d’ateliers de céramique sont toujours en activité. La tradition pluriséculaire de la céramique de Tamba est toujours très forte et les formes anciennes sont toujours reproduites. Bien entendu au-delà de nouvelles créations voient le jour régulièrement aussi bien dans le design de la céramique utilitaire que dans la sculpture.
L’activité patrimoniale est toutefois à l’honneur avec la restauration il y a cinq ans d’un grand four montant : noborigama. Ce four collectif de quarante sept mètres de long, inauguré initialement en 1895, tombé en désuétude à la fin du siècle précédent a été restauré et remis en activité en 2015. Une grande cuisson collective à lieu traditionnellement début mai de chaque année, mais il arrive qu’il y ait des cuissons restreintes n’utilisant que la moitié basse du four. C’était le cas en ce week-end du 12 et 13 décembre. La cuisson a commencé le vendredi pour se terminer le dimanche vers midi, soit une soixantaine d’heures en continu.
1. vue d’une poterie en céramique de Tamba
2. Détail d’un pot en céramique de Tamba
3. Vue de l’exposition de UEMATSU Eiji au Musée départemental d’art céramique du Hyogo
4. Vue du noborigama, restauré en 2015, dans sa longueur